Carte de la French Divide 2018

Participer à la French Divide 2018

French Divide 2018, 3ème édition

Parce que le faire c’est bien, le partager c’est mieux, quelques éléments et pensées sur cette French Divide qui va m’occuper pour les 15 prochains jours.


Tracking général
: http://trackleaders.com/frenchdivide18

Tracking perso 

French 2018Pour ceux qui me suivent, vous savez que depuis un peu plus d’un an maintenant, une épreuve cycliste un peu différente de ce que j’ai pu faire jusque-là me fait de l’œil.
J’ai commencé à m’y intéresser au mois d’août 2017 lors de la 2ème édition sur 15 jours. J’ai tout de suite su qu’il fallait absolument que je prenne part à cette aventure, comme une évidence.
2300 km par les chemins (+ de 80%) et petites routes de France et de Navarre (avec une incursion en Belgique), 32 000m de D+, 4 points de passages (Check Points), une trace imposée. Le reste, c’est à la discrétion de chacun (sommeil, alimentation) tant que l’égalité entre les participants est respectée. En gros, cela signifie qu’aucune aide de proches ou prévue à l’avance (exemple : réservation d’un hôtel) ne sont autorisés. J’ai nommé la French Divide de Samuel Becuwe et son équipe, sur le principe de la Tour Divide et qui fait des petits un peu partout en Europe et dans le monde.

Historiquement, j’ai rêvé devant la TransContinental Race, cette course d’ultra cyclisme à travers l’Europe, dont la 6ème édition se court actuellement (avec quelques français et compagnons de longues sorties très bien positionnés). Mais ma venue récente dans le cyclisme sur route, ma peur irrationnelle des chiens (ils me le rendent bien), la dangerosité des routes et mon manque d’expérience évident sur ce type d’évènement m’ont fait choisir la French Divide.
En effet, je pratique le VTT depuis ma plus tendre enfance. Le voyage en France en autonomie ne m’effraie pas, et mes proches sont rassurés de savoir que je ne serai jamais vraiment loin, à l’échelle de notre territoire. L’esprit de brevet, bien qu’il y ait un débat sur le fait que ce soit aussi une course (voir le règlement, qui dit Brevet et donne des consignes de course), la découverte par la diagonale du vide de notre beau territoire, l’envie de revenir sur un VTT ont emporté les suffrages. D’autant que contrairement à la TCR où chacun est libre (et doit) de tracer sa propre map, sur la French Divide, le parcours est imposé et connu quelques semaines à l’avance.

Carte de la French Divide 2018

Carte de la French Divide 2018

2 vagues de départs sont prévues : Samedi 5 août, 6h24 (au chant du coq), une centaine de participants à ce brevet ultra longue distance s’élanceront pour une quinzaine de jours d’aventure.
Dimanche 6 août, même heure, je ferai partis de la quarantaine de coureurs majoritairement étrangers qui ambitionnent d’avaler le parcours en 12 jours maximum soit une moyenne de 200 km par jour minimum. Le premier jour, plus roulant permettra à certains participants d’atteindre les 300 kilomètres, quand des territoires plus difficiles, tels que le Morvan, verront les kilométrages journaliers être divisé par près de 2. Rappelons qu’il s’agit là de tous chemins évidemment !

Le premier finisher de l’année dernière, Sylvain, compagnon de luxe de mes longues sorties en 2018, bouclait le parcours en moins de 9 jours et demi.

Le découpage du parcours par trace GPS est disponible ici.

Motivations

La question qui revient souvent c’est « pourquoi » ? Pourquoi enchaîner autant de kilomètres, être prêt à dormir dehors ?
La réponse, les réponses, est multiple et propre à chacun. Impossible de répondre précisément. Mais je peux partager quelques éléments.
– le besoin d’aventure : j’ai été élevé à l’arrière d’un 4×4, bringuebalé à travers les pistes et petites routes d’Europe, du Moyen Orient, de l’Afrique du Nord, des Etats-Unis, et j’en passe, d’un bivouac à l’autre. Ce qui peut sembler de l’aventure, de l’inconfort a été, pendant de nombreuses années, la norme de mes vacances et un plaisir. J’ai toujours cherché à voyager en autonomie, dans la nature, en randonnée sur plusieurs jours. Le plaisir de dormir sous la tente, se laver dans un ruisseau, préparer à manger dehors, sur la terrasse d’un refuge, au milieu de paysages toujours nouveaux et fascinants, au sein de cultures nouvelles à mes yeux, sont des émotions qui me manquent depuis que la vie active à pris le pas sur ces plaisirs simples et pourtant tellement riches.

Je ne peux passer une journée sans prendre mon bol d’air, un footing dans la forêt, un détour à vélo en rentrant du travail. Ce besoin de nature m’habite et me guide. Quelle difficulté pour moi, de passer 10h par jour enfermé dans une tour de la Défense. C’est alors une joie immense de savoir que je vais passer 15 jours, là, dehors, à voir le soleil se lever, se coucher, à vivre les évènements, à entendre le vent, sentir le soleil, et parfois la pluie.

– la découverte d’un territoire que j’aime beaucoup : VTT depuis mon enfance, raids en 4×4, Morvan, Puy de Dôme, Alpes, Pyrénées, côte Atlantique, Ardèche, Dordogne, Bretagne, Normandie, Causses, Sologne, la France ne cesse de m’épater, me surprendre, me faire rêver. 15 jours sur ces chemins, dont une partie de St Jacques de Compostelle, à la vitesse d’un vélo, à la force des muscles, à tester tous les cimetières et toutes les boulangeries (et quelques pizzerias) que ma route me présentera, quel meilleur moyen pour connaître son propre pays ?

– la passion du cyclisme, puisque la French Divide c’est aussi du vélo, beaucoup de vélo. Que l’on soit bikepacker célèbre, journaliste, cadreur de vélo, ancien champion, ou simple cyclotouriste, nous allons faire plus de vélo en 2 semaines que la plupart des gens n’en font sur une année. Une relation se noue entre chaque cycliste et son vélo, le vélo devient, au-delà d’un moyen, le prolongement du voyageur, il le chahute, le ralenti, l’emmène. Il est son outil, son tapis volant, son moyen d’expression, et peut-être parfois aussi, de torture. Mais qui aime bien, châtie bien !

– La rencontre de l’autre, que ce soit tous ces anonymes rencontrés lors de ces longs périples, le boulanger qui ne comprend pas bien ce que l’on fait à lui demander du pain à 6h alors que le soleil peine à pointer le bout de son nez et que tout le monde dort encore, ces petits vieux sur le banc du village qui ne comprennent pas pourquoi un cycliste veut absolument aller au cimetière (de l’eau pardi !), ces enfants qui veulent frapper dans les mains du « monsieur sur le vélo », ces hommes et ces femmes qui ne savent pas bien après quoi nous courrons mais qui font, inéluctablement parti de l’aventure, par leur petit mot, leur attention. Les bénévoles qui passent leurs congés pour nous permettre de vivre, égoïstement, notre plaisir. Et enfin tous ces participants, qui au bout de quelques heures ou quelques jours, croiseront cette longue balade, pour quelques instants, quelques jours, et qui vivront avec nous, des tranches de vies fortes. J’ai toujours apprécié ce que le vélo permet comme échanges : rouler avec une mère de famille, un étudiant, un agriculteur, un chef de famille et ou d’entreprise, un chômeur, un belge, un allemande, un suisse. Quelques heures à suivre une route, permet de connaître une personne, par un spectre bien plus large que ce que la vie nous autorise normalement. Montez un col de quelques heures avec un illustre inconnu, vous verrez que vous serez bons amis en haut !

– le dépassement de soi et la découverte de soi-même : livré à soi-même, face aux aléas de la route, des moments d’euphories, sur un petit chemin qui serpente dans une forêt verdoyante ou des moments de doute intense, quand la nuit aura apporté le froid, que les yeux se fermeront et qu’il n’y aura rien pour abriter un bout de matelas. Quel meilleur moyen de savoir de quoi l’on est fait, de comprendre nos forces, nos faiblesses, d’analyser nos réactions, d’appréhender les moteurs de notre vie, de nos passions, nos envies (un cola, une pizza !), la manière dont on voudra vivre en rentrant.
J’aime ces longues heures de selle, où l’on peut se concentrer sur des choses simples. Laisser son esprit vagabonder, sans interruptions, d’une pensée à l’autre, d’un état à l’autre. La méditation finalement, où l’on finit pas sentir ce qui nous entoure, ce qui nous compose, où l’on doit être à l’écoute de son organisme pour aller loin, longtemps. Il est rare, aujourd’hui, de pouvoir s’accorder du temps sans écrans, notifications, face à soi.

La déconnexion voir la décroissance finalement, puisque pendant quelques jours, les besoins primaires seront d’avancer, manger et dormir. Ne plus être pris dans le tourbillon de la société, de la connexion omniprésente, de l’information instantanée, de prendre le temps de penser, de sentir, d’entendre, d’attendre. Ne penser à rien que les besoins élémentaires, penser à tout ce qui compose une existence. J’ai hâte.

Enfin, je ne veux plus rêver devant ces petits points que je suis sur un fond de carte, ces récits que j’ai lu et relus, mais vivre moi même ces histoires. Le plus dur est de se lancer paraît-il. Ensuite, il faudra pédaler.

Et aussi, un peu, parce que Mike Hall.

 

Préparation

J’ai fait ma première longue distance, seul qui plus est, en juin 2017, un Paris-Saumur de 300 km  par la route, quasi intégralement face au vent qui m’a définitivement marqué tant la difficulté mentale était importante. En juillet 2017, je réalisai le Tour du Mont Blanc (330 km / 8k D+) en 14h30 (pauses incluses) et me rassurait sur ma capacité à avaler des longues journées de selle. Durant l’hiver, je participe à tous les Classics Challenge, souvent en aller-retour, permettant de passer de belles journées en vélo et en bonne compagnie et n’hésite pas à partir en weekend sur le vélo. Souvenir mémorable, un 28 décembre, d’être bloqué par le verglas et la neige sur mes pneus de 23 mm et rejoindre, au ralenti, une gare SNCF pour finir le voyage !
Sylvain m’accompagne à la découverte des Brevets Audax (Paris Brest Paris 2019 dans le viseur) avec des 200, et un 400.
En Juin 2018, première épreuve longue distance en autonomie : La Born to Ride de Chilkoot que je réalise en 67h (1200 km) avec un vélo lourdement chargé. Le concept me plait énormément, tout comme le roulage de nuit, les longues journées sur le vélo, les rencontres, la découverte du territoire.
Mais je n’ai toujours pas dormi dehors : c’est chose faite, pour le 14 juillet, avec Sylvain, sur mon premier 600 km en 1 jour et demi.

Et le VTT dans tout ça ? Pour des raisons de météo et financières, je délaisse le VTT en 2017 – 2018 au profit du vélo de route. Cela ne m’empêche pas, parfois, de faire une sortie de 100 bornes, juste pour vérifier que je prends toujours autant de plaisir sur les chemins.

Matériel

 

Le vélo en configuration French Divide

Le vélo en configuration French Divide

Le vélo sera mon VTT générique carbone tout rigide que je me suis monté il y a 2 ans (voir catégorie Matos)
Je me suis initialement posé pas mal de questions sur le choix d’un vélo gravel / CX. Et puis j’ai décidé de faire sans pour les raisons suivante :
– budget
– tous les finishers rapides des éditions précédentes étaient en VTT
– Samuel, le traceur, utilise un VTT pour ses reconaissances
– une relation fusionnelle avec mon VTT
– le confort des grosses roues et de la position plus droite
– impossible de trouver un moyeu dynamo pour la Cannondale Slate qui me faisait rêver

Equipement du vélo


Cadre : Dengfu carbone light
Fourche : Dengfu carbone rigide  – j’ai retiré ma Sid XX pour gagner environ 1kg, et permettre un bon chargement sur l’avant du vélo
Groupe : complet  XT double plateau 11v (36-26 / 11-40) changé avant le départ (last minute !)
Roue av : Crest sur mesure avec moyeu dynamo shutter precision, jamais réussie à la rendre Tubeless, pneu Hutchinson Cougar Hard Skin 2.25 avec chambre à air
Roue ar : Crossmax Pro Ltd avec pneu Hutchinson Cougar Tubeless ready en 2.1 et bcp de préventif !
Lampe Avant : Bush and Muller IQ X dynamo sur support au guidon B&M
Lampe Arrière : Bush and Muller dynamo + lampe clignotante Lezyne sur batteries
GPS : Etrex 20x (suivi de la trace avec cartographie) et Garmin 520 (enregistrement de la trace, parce que si ce n’est pas sur Strava, ça n’existe pas). Forunner 920 XT au poignet en plus.
Convertisseur : Cycle 2 Charge au guidon branché sur la dynamo

Chargement

paquetage French Divide paquetage French Divide


2 bidons de 600mL publicitaires sur porte bidons Zefal Wiiz avec ouverture sur le côté

Sacoche avant composée d’un baudrier Newboller (Aliexpress) et d’une sacoche Ortlieb étanche 12L
– Matelas Thermarest 1m90
– Bivvy sol Escape Pro
– Drap de Soie Décathlon
– Oreiller light Décathlon
– Couverture de survie publicitaire
– rustines matelas, masque pour les yeux et bouchons d’oreilles (publicitaires).

Guidon
– 2 GPS (voir plus haut)
– sonnette publicitaire
– Convertisseur Cycle 2 Charge
– lampe avant dynamo Busch and Muller
– sacoche Restrap dans laquelle je glisse une bouteille d’eau 50CL et une / deux barres
– mini sacoche (cadeau Ecotrail) pour les emballages de barres

Potence
Sacoche Rosweel (Aliexpress) 1L  avec compartiment étanche et tactile pour téléphone portable
– 1 batterie 20 000 mAm Xiaomi
– 1 batterie tampon 2600 mAm publicitaire
– 2 câbles micro usb
– 1 long câble micro usb utilisé aussi en « antivol » lors des arrêts
– 1 iPhone
– 1 écouteur iPhone
– 1 câble chargement iPhone
– nourriture diverse (noix de cajou, mini saucissons, barres chocolatées à la noisette)

– Passeport
– leash de ski Décathlon pour accrocher de façon ponctuelle des choses sur le vélo (exemple : une bouteille d’eau 1L sur la fourche, elle même protégée par une vieille chambre à air) et d’antivols (dans les rayons + cadre) lors des arrêts.

Sacoche de cadre Topeak 4,5L
– Manchettes Décathlon
– Gilet jaune Décathlon
– Frontale Petzl Tikka RXP + sur batteries (qui m’accompagne en trails l’hiver)
– Piles d’avance (Etrex 20x et balise Spot) sans marque
– Sur-stock nourriture (barres céréales)
– Couteau Opinel
– Petite cuillère publicitaire
– pompe Bontrager avec flexible
– multitools Bontrager
– paquet de 10 mini mouchoirs
– chargeur mural 4 USB Anker
– câble garmin 920xt
– sifflet jaune fluo Décathlon
– Mini tube Squirt (cire pour la chaine)
– 1 briquet Bic
– mini sac à dos en toile (Embrunman) pour faire les courses
– trousse de toilettes
— mini brosse à dents + mini dentifrice publicitaire
— morceau de savon publicitaire
— 1 sachet gel douche publicitaire
— 6 lingettes désinfectantes pour bébé
— Comprimés anti allergies Zirtec générique
— matériel anti tiques (2 pinces + désinfectant post morsure)
— micropur (inutile mais esprit tranquille)

Sacoche de selle Newboller (Aliexpress) + balise Spot (louée à l’organisation)
– Kit de réparations
— 1 chambre à air 29 Michelin
— rustines + colle Décathlon
— 3 démontes pneu Décathlon
— 1 dérive chaine Décathlon
— 1 patte de dérailleur Dengfu
— 2 maillons rapides 11v Décathlon
— colliers rislan, élastiques
— 1 paire de plaquettes métalliques neuves Shimano
– 1 paire de chaussettes Décathlon en spare
– Papier toilettes
– Veste étanche Gore Tex One Active
– gants longs été Décathlon
– mini Buff publicitaire
– bonnet running Saintélyon
– mini pot de crème pour fesses de bébé
– Secondes peaux Lidl (en cas de blessures, pour cicatriser rapidement – mains, fesses etc.)

Sur moi / Vêtements
– Chaussures SPD Northwave
– Chaussettes Rapha Mérinos
– Sous couche mesh mérinos Rapha
– Cuissard à bretelles Rapha
– Maillot VTT Club St Germain en Laye
– Lunettes de soleil vélo Décathlon
– Casque Met
— Poches : Mini Saucissons, mini portefeuille (licence, CB * 2, carte vitale, carte mutuelle, Billets, petite monnaie, carte ID, infos premiers secours)

De façon non exhaustives, ce que je n’ai pas pris :
– jambières
– 3ème bidon
– 2ème chambre à air

– kit réparation tubeless (mèches)

– 2ème paire de plaquettes
– bout de chaîne
– chiffon
– liquide préventif
– rayons d’avance
– 2ème patte de dérailleur
– Vêtements de rechange (maillot, cuissard)

– tongs
– tente / tarp
– polaire
– gants courts
– coupe ongle, pince à épiler, pharmacie
– lunettes transparentes
– matériel de cuisine (réchaud, verre, couverts)
– cales SPD en spare
– poignées Sprigrip, poignées érgo
– fourche suspendue, prolongateurs, garde boue
– de quoi écrire
– appareil photo
– lampe avant sur batterie
– lampe de casque
– nourritures (lyophilisée par exemple)
– antivol
– duvet
– gels
– sur chaussures
– pantalon de pluie
– vêtements pour le soir
– camelback
– etc.

Le vélo en configuration French Divide

Vélo French Divide 2018

4 réflexions au sujet de « Participer à la French Divide 2018 »

  1. Sylvie

    Bon courage David pour cette incroyable aventure. Il te faut beaucoup de courage et de détermination. Je sais que tu vas aussi profiter des magnifiques paysages que tu vas traverser. Une sacrée expérience j’e. Suis certaine. Prends soin de toi.

    Répondre
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